Oli oli olà, 14 juin nous y voilà, c’est la grève féministe, c’est la grève féministe !

Vous trouverez ci-dessous les programmes généraux des différents collectifs romands. Pour plus d’informations et pour les changements de dernière minute, merci de vous référez aux différents canaux d’informations des collectifs !

Pour découvrir le programme en Suisse alémanique, rendez-vous sur https://feministischerstreik.ch/

APPEL DE BIENNE

1. Parce que nous en avons assez des inégalités salariales et des discriminations dans le monde du travail.  

A cause des inégalités, nous subissons davantage la précarité, le chômage et la pauvreté. Nous sommes majoritaires dans les emplois précaires et mal payés, mais peu nombreuses à accéder aux postes à responsabilité. Les métiers «féminins» sont dévalorisés, car les compétences requises ne sont pas reconnues. Nous voulons un salaire égal pour un travail de valeur égale, ainsi qu’une révision de la loi sur l’égalité, comprenant des contrôles et des sanctions. Nous voulons que le secteur de l’économie domestique soit soumis à la Loi sur le travail et nous voulons les mêmes droits pour toutes*, quel que soit notre travail. 

2. Parce que nous voulons des rentes qui nous permettent de vivre dignement. 

Les assurances sociales ne prennent pas en compte nos parcours de vie et ne répondent pas à nos besoins. On ne tient pas compte des dangers et de la pénibilité spécifiques des métiers «féminins». Le chômage, la précarité et la pauvreté ont souvent un visage féminin, particulièrement pour les seniores. Nous refusons la hausse de l’âge de la retraite des femmes, alors que nous subissons des discriminations pendant toute notre vie active. Nous voulons des assurances sociales qui tiennent compte de nos besoins et de notre réalité, notamment dans la prévoyance vieillesse.

3. Parce que nous voulons que le travail domestique, éducatif et de soins soit reconnu et partagé, de même que la charge mentale.

Le gène du travail ménager ne fait pas partie de notre ADN et pourtant il nous est principalement assigné. La charge physique et mentale qu’implique tout ce travail n’est pas prise en considération. Ce travail est tellement dévalorisé qu’il en devient invisible. Il est pourtant indispensable au fonctionnement de l’économie et de la société. Et il permet aux conjoints, aux enfants et proches de se réaliser dans la vie. Nous voulons que le temps de travail domestique soit partagé et reconnu dans toutes les assurances sociales, en particulier pour nos retraites. 

4. Parce que nous nous épuisons à travailler, nous voulons réduire le temps de travail. 

Le temps de travail professionnel a été défini sur le modèle de l’homme travaillant à plein temps et de la femme au foyer. Ce modèle, construit sur des stéréotypes de la masculinité et de la féminité, est dépassé. Le droit du travail ne contient que de rares dispositions pour concilier vie professionnelle et vie privée. Le congé maternité n’a été obtenu qu’en 2005, après des années de luttes. La surcharge de travail et le stress nuisent à la santé des êtres humains et à l’environnement. Nous exigeons une réduction massive du temps de travail légal pour sortir du piège du temps partiel. Nous voulons travailler moins pour vivre mieux et pour avoir le temps d’assumer et de partager les responsabilités familiales et sociales. Nous voulons davantage de congés pendant la vie active, en particulier un congé parental égalitaire et obligatoire. 

5. Parce que le travail éducatif et de soins doit être une préoccupation collective. 

Afin que les mères puissent poursuivre leur activité professionnelle, il est indispensable de développer l’accueil des enfants. Mais cela ne suffit pas: il faut aussi davantage de structures pour les personnes âgées et malades. Or, les politiques actuelles d’assèchement des recettes fiscales, de privatisation et de coupes budgétaires remettent en cause ces services au lieu de les renforcer! Nous voulons le développement de services publics de qualité, en particulier des structures d’accueil pour les enfants et des infrastructures pour la prise en charge des personnes âgées et/ou dépendantes. 

6. Parce que nous revendiquons la liberté de nos choix en matière de sexualité et d’identité de genre. 

La sexualité féminine est peu connue et méprisée (elle est une salope, il est un séducteur). L’éducation au consentement est pratiquement inexistante. L’hétérosexualité est considérée comme la seule norme à suivre et génère aussi bien le rejet de toute autre forme de sexualité, notamment envers les personnes lesbiennes, gay, bisexuelles, qu’envers les personnes trans*, queer et intersexuées (LGBTQI-phobie), que des inégalités de droits. Encore aujourd’hui, le monde médical considère les transidentités comme une pathologie et perpétue des mutilations génitales sur des personnes intersexes. Nous voulons que les lois et institutions nous confèrent les mêmes droits et devoirs qu’aux personnes formant un couple hétérosexuel, que ce soit en termes de mariage, d’adoption ou de filiation automatique. Nous voulons un accès adéquat aux soins, qui nous respecte et qui ne nous stigmatise pas ni ne nous mutile. 

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